Vient de paraître !
Cet ouvrage est le
fruit d’échanges entre Serge Latouche et Anselm Jappe. Durant toute sa carrière
universitaire, Serge Latouche a enseigné l’épistémologie des sciences
économiques. En se penchant de manière critique sur ces fondements, il s’est
rendu compte que l’ensemble des présupposés de l’économie était très mal
assuré. Anselm Jappe, quant à lui, est arrivé à une conclusion très proche à
travers une relecture des catégories de l’économie, telles que la marchandise,
le travail, l’argent ou la valeur, qui sont en même temps des formes de vie
sociale.
La vie économique qui
nous apparaît comme la base naturelle de toute vie humaine et le fondement de
toute vie sociale existait-elle dans les sociétés précapitalistes ?
L’objet même de la
réflexion des économistes n’est-il pas plutôt une « trouvaille de
l’esprit », une invention, un imaginaire qui a désormais colonisé notre
esprit et nos vies ?
Si l’économie est une
création historique finalement assez récente, comment fonctionnaient les
sociétés pré-économiques ? Comment s’est inventée, au fil du temps, cette
économie dans la pratique comme dans la réflexion ?
Réfléchir à un futur
différent pour notre société implique de penser l’impensable, de réaliser
l’improbable, pour enfin ‒ selon le mot de Serge Latouche ‒
« sortir de l’économie ».
Un enjeu majeur pour
notre avenir…
Serge Latouche,
professeur émérite à la faculté de droit, économie et gestion Jean-Monnet de
l’université Paris-Sud est l’un des « contributeurs historiques » de
la Revue du MAUSS. Il est l’un des
fondateurs de la revue Entropia, consacrée
à l’étude théorique et politique de la décroissance. Il a développé une théorie
critique envers l’orthodoxie économique et dénoncé l’économisme, l’utilitarisme
dans les sciences sociales et la notion de développement. Il est un des
penseurs les plus connus de la décroissance, thème de ses nombreux ouvrages.
Anselm Jappe
enseigne l’esthétique à l’école d’art de Sassari (Italie) et donne des cours au
Collège international de philosophie. Ancien membre du groupe Krisis, il a
publié de nombreux articles dans divers revues et journaux. Il est l’auteur de
plusieurs ouvrages, dont un important essai sur Guy Debord. Il fait partie du
courant de la « nouvelle critique de la valeur » fondant une critique
contemporaine du néolibéralisme par une relecture de l’œuvre de Karl Marx.
L’idée
de ce livre est née d’une réflexion menée à la suite de l’effondrement
économique de 2008. Cette idée se formule sous la forme d’une question que
tout le monde se pose aujourd’hui, quelle que soit sa condition sociale :
« Comment se fait-il que l’humanité moderne se retrouve dans un tel
désarroi, face à un monde où s’accumulent des menaces aussi multiples
qu’imprévues ? »
Les
réponses se situent dans le droit-fil de la pensée critique du monde moderne
qui a guidé l’œuvre de Bernard Charbonneau et celle de Jacques Ellul, ainsi que
d’autres auteurs restés méconnus du fait du règne castrateur de l’idéologie
progressiste. Cette démarche part de constats d’ordre historique relatifs à la
course à la puissance initiée par l’Occident depuis la révolution industrielle.
Et cela a pour conséquences le dépassement de toutes les limites : des
transports toujours plus rapides, des moyens de communication toujours plus
denses, une surinformation permanente… qui plongent l’humanité dans le
désarroi. L’analyse de ce processus prométhéen insiste particulièrement sur les
mutations survenues depuis une cinquantaine d’années et sur la complicité que
nous vivons comme une tragique malédiction.
Cette
réflexion induit une certaine conception des relations de l’homme aux autres et
à la nature. Si nous avons un avenir à imaginer, c’est celui d’un monde à
l’échelle humaine.
Simon Charbonneau a été maître de conférences à
l’IUT « Hygiène sécurité environnement » de Bordeaux et chercheur au LAP
de l’université de Bordeaux-I, enseignant en troisième cycle dans plusieurs
universités et directeur de thèses. Il est spécialisé en droit de
l’environnement depuis 1975, et est l’auteur de nombreuses publications. Membre
du comité de rédaction de Préventique Sécurité, il est passionné de nature. Sa
spécialisation en droit de l’environnement lui a permis de mettre ses
connaissances au service de ses engagements auprès de mouvements associatifs en
Aquitaine, où il est resté très enraciné.
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