La relocalisation a pour but principal d’éviter un désastre : l’effondrement de la civilisation généré par la société industrielle – épuisement des ressources naturelles, accumulation des déchets, diminution de l’efficacité des médicaments, pollution de l’alimentation, usage des armes, accidents industriels chimiques, nucléaires, etc. Si relocaliser s’oppose, en premier lieu, à l’obsession de la croissance et à la mondialisation, penser le local ne peut pourtant se faire que globalement. Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette idée ; il ne s’agit pas ici de fermeture ou de simple retour d’une entreprise partie à l’étranger qu’on aurait décidé de (re)localiser. Relocaliser est d’abord une réflexion sur les produits, la façon de les fabriquer dans un cadre non capitaliste, non productiviste, ouvert et écologique. Cela doit faire l’objet d’une politique spécifique, dépassant l’opposition entre la stratégie de la transition économique et celle de la décroissance, ce qui implique aussi de réfléchir à la finalité du travail.
Bien entendu, relocaliser ne se limite pas à la mise en place d’une nouvelle organisation mondiale pour éviter l’effondrement : il s’agit de mettre en oeuvre une société réellement démocratique, antiproductiviste, certes relocalisée, mais qui devra également gérer les legs de la société industrielle.
L'auteur
Jean-Luc Pasquinet a participé à toutes les aventures politiques de la décroissance et fut le porte-parole du Parti pour la décroissance en 2006. Il a participé à la création de l’ADOC, qui unifiait le Mouvement des objecteurs de croissance et le Parti pour la décroissance. Il se présente aux élections européennes de 2009 et s’engage dans de nombreuses associations : Idf-décroissance, Association contre le nucléaire et son monde, Relocalisons en 2009… Il est coauteur avec Pierre Lucot du livre Nucléaire arrêt immédiat.
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