L’état d’une société se reflète, souvent, dans la manière qu’elle a de punir et de traiter ceux qu’elle condamne. Aussi, pour savoir dans quelle société nous vivons, il convient de décrire la réalité de son système punitif. Cette interrogation est fondamentale pour comprendre la conception de l’humain qui sous-tend l’organisation pénale, donc sociale. Cela a d’autant plus de sens et d’importance que notre actualité, notre environnement quotidien, nos angoisses privées ne manquent pas de nous rappeler ce que sont les conditions carcérales.
À l’heure du surpeuplement des établissements pénitentiaires, du maintien à un haut niveau des condamnations pénales et du déploiement continu des nouvelles technologies de contrôle à distance, la société civile n’est plus en état d’échapper au dispositif d’hypersurveillance qui tend à la dévorer de l’intérieur et à ruiner les bases mêmes de son vivre-ensemble. Chacun de nous peut être concerné par l’emprise d’un système de surveillance et de pénalisation qui se répand dans l’ensemble des domaines de la société. Cet essai analyse, décrit et évalue le régime du placement sous surveillance électronique et montre en quoi ce régime singulier se présente comme le paradigme pénal du processus d’ores et déjà en marche d’enfermement social et collectif. C’est une remise en cause de notre conception de la démocratie et de la protection de notre sphère individuelle.
L'auteur :
Tony Ferri est docteur en philosophie, chercheur au Groupe d’études et de recherches philosophie – architecture – urbain (Gerphau) et conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation au sein du ministère de la Justice. Spécialiste du champ des pénalités et tout particulièrement de la mesure de
placement sous surveillance électronique, il a écrit de nombreux articles et ouvrages, dont le dernier avec E. Dieu, Punition et risque. Les geôles du quotidien, aux éditions Studyrama, en 2015. Région de l’auteur : région parisienne.
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