L’utopie a accompagné la modernité. Elle présente un idéal collectif ; non pas toujours, comme on lui reproche souvent, à la manière d’un monde parfait, clos sur lui-même et inaccessible, mais comme un ensemble de principes ou de pratiques désirables, permettant de faire un pas de côté par rapport à la réalité et de se libérer, au moins partiellement et provisoirement, de ses insuffisances. Elle a souvent été ambivalente, en faisant entrer la lumière et l’espérance dans l’obscurité politique, mais en contribuant aussi à produire de nouvelles ténèbres.Ses liens avec les régimes totalitaires et les expériences de radicalité demandent ainsi à être interrogés. C’est ce que propose de faire ce livre, animé de la certitude que l’utopie ne se réduit pas à l’essence qu’on souhaite fréquemment lui voir revêtir, à savoir un discours et des pratiques maximalistes et irréalistes, qui préparent les voies de la terreur et des lendemains qui déchantent. Avec la volonté du libéralisme de se constituer comme réalité totale, l’utopie est plus que jamais nécessaire, en instaurant un écart entre l’existant et l’idéal. En s’appuyant à la fois sur les textes et les pratiques, ce livre montre que l’utopie constitue un lien que les hommes peuvent nouer, par l’espérance et la lutte, pourdépasser les désillusions du réel et ne pas s’accommoder du monde comme il va, mais le rendre plus humain.
L'auteur :
Florent Bussy est professeur agrégé et docteur en philosophie. Enseignant en lycée, il a été chargé de cours à l’université de Rouen (2006-2013).
Il est conseiller municipal de la ville de Dieppe (Seine-Maritime), délégué à la transition écologique.
Il a écrit de nombreux articles et collabore à la revue Les Zindigné(e)s, dirigée par Paul Ariès.
Il est l’auteur de Critique de la raison automobile (Libre et solidaire, 2014), Qu’est-ce que le totalitarisme ? (Vrin, 2014) et Le Totalitarisme : histoire et philosophie d’un phénomène politique extrême (Le Cerf, 2014).
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